Lestes sponsa

Lestes dryas (Kirby, 1890) et Lestes sponsa (Hansemann, 1823) : le Leste dryade et le Leste fiancé

L. dryas et L. sponsa constituent un "duo infernal" pour l'observateur tant ils sont morphologiquement proches. De plus, ils affectionnent les mêmes biotopes, et cohabitent régulièrement. C'est pourquoi je les traite simultanément.

Les mâles partagent en effet le même schéma de coloration, avec une pruinosité bleue à la fois à la base et à l'extrémité de l'abdomen. Les femelles sont également uniformement vertes sur le dessus, tout comme celles de L. virens, mais l'arrière de la tête est sombre contrairement à cette dernière espèce. 
Je ne me risquerai pas personnellement à tenter de les différencier sans une observation précise. Il faut alors recourir à la capture pour ceux qui la pratiquent, ou à l'aide d'un appareil photo pour agrandir à l'écran les détails distinctifs. 

Chez le mâle, il faudra observer les pièces copulatoires à l'extrémité de l'abdomen, et plus précisément la forme des cerques. Chez L. dryas, l'extrémité est fortement aplatie et dirigée vers l'intérieur. Chez L. sponsa, les cerques sont un peu aplatis mais presque droits et à pointe étroite. A la base de l'abdomen, le 2e segment est totalement bleu chez L. sponsa, partiellement bleu chez dryas, mais ça n'est pas un critère absolu. 

Sur la femelle, il faut observer l'extrémité de l'abdomen de profil. Chez L. dryas, l'ovipositeur est long, et dépasse le segment S10 à l'extrémité de l'abdomen. Chez L. sponsa, il est plus court que l'abdomen, s'arrêtant à l'aplomb de l'extémité de S10. La femelle de dryas est plus robuste que celle de sponsa, mais ça n'est pas un critère aisé à utiliser, surtout si les deux espèces ne sont pas présentes smultanément. 

Ces deux Lestes fréquentent les eaux stagnantes entourées d'hélophytes, mais L. dryas est plus lié aux milieux temporaires, ou s'asséchant au moins partiellement. A un endroit donné, L sponsa est plus tardif de quelques semaines. Les deux peuvent être présents partout en France à l'exception des basses plaines méditerranéennes, L. dryas est également absent de Normandie et Hauts-de-France.

A noter, dans les photos ci-après, la présence d'un tandem associant un mâle L. sponsa avec une femelle L. barbarus

Lestes barbarus

Lestes barbarus (Fabricius, 1798) : le leste babare ou leste sauvage

Cette espèce est un hôte des milieux soumis à assèchement total ou partiel, ce qui explique qu'elle soit localisée à l'intérieur de son aire de répartition, qui couvre pourtant toute la France, et au-delà l'Europe jusqu'à la laitude du nord de l'Allemagne. 
Je n'ai eu l'occasion de la rencontrer qu'une seule fois en population significative, en Argonne, justement sur un étang en assec qui a mis deux ans pour se remplir. Alors que je ne l'y avais jamais vue avant, elle est apparue en abondance avec Sympetrum meridionale, pour disparaître du site une fois la remise en eau achevée. J'ai revu quelques exemplaires ensuite sur un étang voisin, mis à son tour à sec. Je l'avais croisée pour la première fois dans un biotope d'arrière dune, avec des mares temporaires. 

Comme d'autres espèces d'odonates et de lépidoptères, son aire de répartition s'étend vers le nord. 

Par rapport aux autres espèces du genre, sa coloration verte est plus claire et le jaune du dessous du corps est plus étendu, débordant sur le dessus du dernier segment abdominal. Il n'y a pas de pruine chez le mâle mature. Les tâches post-oculaire sont présentes, la bande antéhumérale plus large que chez les autres Lestes. Les pterostigmas sont bicolores. Sa taille est variable, mais en moyenne plus élevée que les autres espèces du genre.