Calopteryx haemorrhoidalis

Calopteryx haemorrhoidalis (Vander Linden, 1825)
le Calopteryx méditerranéen

C'est une des rares espèces d'odonate de nos régions dont la femelle est plus aisément reconnaissable que le mâle. En effet, si celui-ci ressemble superficiellement au mâle de C. virgo, la femelle mâture de C. haemorrhoidalis a une coloration alaire caractéristique : la base des ailes est hyaline, l'essentiel de la surface des ailes est voilé de brun clair jusqu'à environ 3/4 de la longueur, tandis que l'extrémité est fumée de brun foncé et ornée d'un pterostigma blanc pur très contrastant. Son corps est lui brun-verdâtre avec des reflets métalliques. Même de loin, la coloration bicolore, limitée à l'extrémité et coupée net permet une identification immédiate.

En pleine lumière, le mâle est également bien caractérisé par la couleur brune aux reflets rouges de son corps, cette nuance rouge étant plus visible sur le thorax. Autre caractère discriminant, le dessous des derniers segments de l'abdomen est occupé par une zone colorée en rouge vif appelée catadioptre. Lors des parades amoureuses, le mâle relève son abdomen, dévoilant ainsi ce catadioptre pour attirer et séduire les femelles. Les ailes sont elles presque entièrement bleu foncé, avec une zone hyaline à la base.

Cette espèce est méridionale, on pourra la rencontrer en été en région méditerranéenne, en Corse, et plus ponctuellement dans le bassin aquitain. 



Calopteryx splendens

Calopteryx splendens (Harris, 1776)
Le Calopteryx éclatant

C'est une espèce largement répandue en France, seulement absente du sud-ouest et de l'extrême sud-est où elle est remplacée par C. xanthostoma. Il existe toutefois des zones où les deux espèces cohabitent. Elle occupe les cours d'eau lents, rarement les grands plans d'eau. 

Le mâle est reconnaissable grâce à la coloration des ailes, largement teintées de bleu mais avec la base et l'apex hyalins. L'étendue de ces zones incolores est variable, et en particulier celle de l'apex peut êre réduite et entraîner des confusions avec C. xanthostoma. Le corps est entièrement bleu métallique. 

La femelle a un corps entièrement vert métallique, les ailes sont uniformément voilées de vert-brun avec un pterostigma blanc. La distinction avec les femelles de C. virgo n'est pas toujours évidente.

Comme les autres Calopteryx, on peut l'observer posé dans les frondaisons des rives, d'où il surveille son territoire et poursuit ses proies, mais également le long de lisières ensoleillées parfois loin des cours d'eau.

Calopteryx virgo

Calopteryx virgo (Linné, 1758)
Le Calopteryx vierge

C'est l'espèce du genre la plus largement répandue en France, puisqu'on peut la trouver potentiellement partout. Elle est toutefois plus exigeante sur la qualité de l'eau que C. splendens, et on la rencontrera préférentiellement sur les cours d'eau rapides. 

 Le mâle est caractérisé par la coloration bleue de ses ailes qui occupe la quasi totalité de la surface, laissant seulement une zone translucide réduite à la base, voire absente. Le corps est également entièrement bleu métallique.

Comme chez C. splendens, la femelle a un corps entièrement vert métallique et des ailes uniformément colorées, mais la nuance de brun est plus foncée, pouvant même être très sombre.


Calopteryx xanthostoma

Calopteryx xanthostoma (Charpentier, 1825)
Le Calopteryx occitan

Cette espèce est proche de C. splendens, et il y a des risques de confusion dans les zones de contact entre ces deux espèces. Chez le mâle de C. xanthostoma, la coloration bleue de l'aile s'étend jusqu'à l'apex, sans laisser de zone hyaline, tandis que la base est incolore comme chez C. splendens. Le corps est entièrement bleu métallique chez les deux espèces.

Les femelles sont difficilement distinguables.

Comme son nom vernaculaire l'indique, cette espèce est présente dans le Midi, occupant essentiellement le bassin aquitain et la région méditerranéenne dont elle déborde vers le nord jusque dans le Poitou, le Limousin et le nord du Massif Central. On poura la rencontrer sur des cours d'eau lents, rarement des plans d'eau ou des ruisseaux rapides.

Je n'ai personnellement eu l'occasion de l'observer qu'une fois avec certitude dans les Landes (courant d'Huchet) lors d'une émergence. Dans le Périgord, où C. splendens est également présent, j'ai observé des individus présentant une zone hyaline très réduite à l'apex de l'aile qui semblent intermédiaires (hybridation ?)