Pieris mannii

Cette piéride est un hôte discret des lieux où poussent ses plantes hôte, du genre Iberis. Elle est pourtant en extension en France, remontant du midi vers l'Alsace et la Lorraine. Elle fréquente les biotopes chauds et caillouteux que ce genre de Brassicacée affectionne, mais également les jardins où sont plantés des Iberis décoratifs. 

Il faut dire qu'elle est délicate à déterminer, tant elle ressemble à la très banale P. rapae. Elle s'en distingue par une tache apicale plus carrée et descendant plus bas le lond de la marge de l'aile, des taches noires plus étendues au recto de la femelle, ainsi qu'à un détail de la nervation à l'apex de l'aile. Ces critères sont plus facile à observer après capture, ou en étant patient à l'aide de photos précises. Il m'a fallu ainsi plusieurs visites sur le seul lieu où je l'ai rencontrée en Meuse avant d'avoir la possibilité d'en photographier, parmi les nombreuses P. rapae présentes. Ceci explique aussi que P. mannii est restée longtemps méconnue sur ce site pourtant fréquenté par de nombreux naturalistes. 

 

Pieris ergane

En France, c'est la plus localisée des piérides. On ne la rencontre que dans le Roussillon, et localement dans les Alpes (Briançonnais principalement). Pourtant, sa plante hôte (Aethioneme saxatile, Brassicacée), est plus largement répandue dans les zones caillouteuses chaudes, sur calcaire et dolomie. J'ai du aller jusqu'en Grèce pour la voir !

Elle ressemble beaucoup à Pieris rapae, qui est très commune. Elle s'en distingue par la tâche apicale plus carrée, et à l'absence de tache noire sous l'aile antérieure. 

 

Pieris brassicae

Tout jardinier amateur adepte du potager aura pesté un jour contre la piéride du chou dont les chenilles sont trop gourmandes. Tout papillon blanc de passage dans nos campagnes a de grandes chances de se faire taxer de "papillon de chou". Pourtant, la "vraie" piéride du chou n'est pas la plus courante du genre, loin de là. Elle peut être rencontrée à peu près partout, je l'ai rarement vue en abondance sur un site mais plutôt en individus épars. La chenille se nourrir de diverses brassicacées, sauvages ou cultivées.

C'est la plus grande espèce du genre dans nos contrées. Elle est reconnaissable à la tache noire en forme de faux qui orne l'apex des ailes antérieures, visible y compris par transparence. Le mâle n'a pas d'autre ponctuation au recto. La femelle a en plus deux grosses taches noires sur le dessus de l'antérieure. 


Pieris rapae

Ce papillon hôte habituel des cultures est devenu cosmopolite, suivant le développement des échanges commerciaux à partir de l'Europe. 

Vu son abondance, c'est un peu l'étalon à partir duquel différencier les autres piérides. Sur le recto, on notera la tache apicale grise de forme rectangulaire-allongée, qui ne descend pas le long de la marge (différence avec P. mannii et P. brassicae). Le mâle y ajoute une petite tache grise, la femelle deux taches plus marquées. Le dessous de l'aile postérieure a une couleur de fond blanc jaunâtre plus ou moins foncé selon la saison, semé d'écailles grises régulièrement réparties (différence avec P. napi). Il y a une tache noire sous l'aile antérieure (différence avec P. ergane).

La chenille est polyphage, sur de nombreuses Brassicacées sauvages et cultivées. 

Pieris napi

Cette espèce est très commune, presque autant que P. rapae
Elle se reconnaît aisément vue de dessous, car sous l'aile postérieure les nervures sont soulignées de noir. En plaine il n'y a pas de confusion possible, en altitude il faut être vigilant avec P. bryoniae. Le dessus est un peu moins typé, on notera une présence du noir un peu plus forte que chez P. rapae, en particulier à l'extrémité des nervures marquées d'une tache noire qui prolonge la tache apicale le long de la marge.