Polyommatus eros

Polyommatus eros (Ochsenheimer, 1808)

Azuré de l'Oxytropide, Azuré d'Éros 

 

Ailes fermées, cet azuré ressemble beaucoup au classique P. icarus. Il est un peu plus petit, la couleur de fond du verso est plus sombre, les chevrons noirs qui bordent les lunules oranges sont plus épaisses en comparaison. Le point cellulaire est présent sous l'aile antérieure. La distinction est plus évidente au recto. Le mâle est bleu clair brillant, avec une marge noire plus épaisse et de petits points noirs submarginaux aux ailes postérieures. La femelle est brun noir avec une faible suffusion bleue à la base des ailes antérieures et un point celulaire, des lunules submarginales oranges très estompées aux antérieures, tandis que les ailes postérieures ont des lunules oranges aplaties qui surmontent des points noirs marqués.   

 

C'est un papillon montagnard des milieux ouverts des Alpes et des Pyrénées, grossièrement entre 1000 et 2000m d'altitude. 

 

Polyommatus icarus

Polyommatus icarus (Rottemburg, 1775)

azuré commun, argus bleu, azuré de la bugrane 

 

C'est le Lycaenidae le plus répandu en France, présent partout en plaine jusqu'à moyenne altitude et parfois jusque 2000m. La chenille est polyphage sur de nombreuses Légumineuses (trèfles, luzernes, Ononis...), ce qui lui permet de vivre y compris dans des zones anthropisées et cultivées. Il y a 2 ou 3 générations par an, les imagos sont donc visibles du printemps à l'automne. Cette espèce sert donc facilement de référence pour décrire les espèces proches par comparaison avec elle.  

 

Il y a un fort dimorphisme entre mâle et femelle, comme chez de nombreux Lycaenidae. Le mâle à un recto bleu vif uniforme, avec une très fine bordure noire et des franges blanches unies. La femelle a une couleur de fond brune, avec une série de lunules submarginales oranges aux 4 ailes, celles des postérieures pouvant être surmontées d'un point noir. Certaines femelles peuvent avoir les ailes plus ou moins envahies de bleu, voire complètement (forme ceronus). 

Le verso de l'aile postérieure présente une ornementation typique des Polyommatus, avec au centre de l'aile une série complète d'ocelles blancs pupillés de noir et alignés régulièrement par rapport à la marge, puis une série de lunules oranges surmontées à l'intérieur d'un fin chevron noir, et à l'extérieur d'une tache noire aplatie. La couleur de fond est grise chez le mâle avec une suffusion basale bleue, brun clair chez la femelle, avec chez les deux sexes un triangle blanc mal défini entre les ocelles et les lunules oranges, à peu près  dans l'axe. Sous l'aile antérieure on retrouve une série complète de taches noires, y compris la tache cellulaire. Les lunules oranges sont réduites chez le mâle (présentes uniquement vers l'angle anal, et invisibles quand le papillon a les ailes fermées), beaucoup plus étendues chez la femelle.

Le point cellulaire noir peut être absent sous l'aile antérieure (forme icarinus), il est alors délicat de différencier P. icarus icarinus et P. thersites, surtout sur photo.    

 

Polyommatus thersites

Polyommatus thersites (Cantener, 1835)

Azuré de L'Esparcette, Azuré de Chapman

 

C'est quasiment un clone de P. icarus, dont il se distignue surtout par l'abence de point noir dans la cellule sous l'aile antérieure. Manque de chance, il existe une forme icarinus chez P. icarus, caractérisée par l'absence de ce point cellulaire !  

Pour l'observateur lambda qui n'a pas pris de binoculaire ou de séquenceur ADN avec lui, la détermination de P. thersites peut être guidée par son écologie. En effet si P. icarus est très ubiquiste, P. thersites est lui strictement associé aux Sainfoins (légumineuses du genre Onobrychis), sauvages ou cultivés. On pourra donc envisager sa présence s'il y a à la fois plusieurs individus des deux sexes sans point cellulaires, sur une station où des sainfoins sont présents. 

 

Cette espèce est essentiellement présente dans le quart sud-est et le pourtour méditerranéen, avec des populations isolées jusqu'en Alsace, Lorraine, Nord-Pas-deCalais, Quercy... Il est probablement sous-observé. 

 

Polyommatus escheri

Polyommatus escheri (Hübner, 1823)

Azuré de l'Adragant, Azuré du Plantain, Azuré d'Escher

 

Cet azuré est délicat à déterminer quand on vient de régions où il n'est pas présent, et encore plus à différencier avec P. amandus avec qui il est souvent conspécifique. 

 

C'est un azuré assez grand, intermédiaire entre P. icarus et amandus. Au recto le mâle est bleu "moyen", légèrement assombri vers la marge aux ailes antérieures, mais il n'y a qu'une véritable marge noire limitée à un fin trait le long de la frange. Le bord d'attaque de l'aile antérieure est blanc, ce qui est donné comme un critère d'identification, mais j'ai déjà vu des P. icarus ou thersites avec ce genre de caractère. Le recto de la femelle est brun uni, avec des lunules oranges fusionnées en une bande continue aux 4 ailes. Le verso des ailes postérieures des deux sexes est typique des Polyommatus, grisâtre chez le mâle avec une suffusion basale bleue et les nervures soulignées de clair, brun chez la femelle. Le triangle blanc submarginal entre les ocelles et les lunules est présent (parfois peu distinct). L'alignement d'ocelles noirs est irrégulier (un point décalé vers l'intérieur), les lunules oranges sont surmontées d'un fin triangle noir lui-même souligné de clair, elles sont réduites voire absentes sous l'aile antérieure. Il n'y a pas de point cellulaire sour l'aile antérieure. Globalement le dessin du verso est "vigoureux", avec des dessins noirs épais et des couleurs contrastées. 

 

C'est un papillon des reliefs du midi, présent des Pyrénées aux Alpes en passant par les Cévennes et la Provence, mais il évite la plaine méditerranéenne. Il peut être abondant localement. Il y a également des populations isolées dans le centre-ouest. Il vole de la mi-mai à l'été en une génération. La chenille consomme des astragales. 

 

Polyommatus amandus

Polyommatus amandus (Schneider, 1792)

l'Azuré de la Jarosse 

 

Cet azuré est un des plus grands de France. Le recto du mâle est bleu clair légèrement grisé, avec aux ailes antérieures une large marge grise qui remonte sur les nervures. La femelle est brun-noir avec des lunules oranges absentes aux antérieures et réduites parfois à une seule paire aux postérieures. Par rapport aux autres Polyommatus, le verso paraît terne, peu contrasté. La couleur de fond est grise chez le mâle, brune chez la femelle, identique sous les antérieures et les postérieures. Les points noirs sont au complet, mais petits et à peine cerclés de blanc chez le mâle. Les lunules oranges sont petites, absentes ou réduites sous l'aile antérieure où les dessins noirs qui les encadrent sont également à peine marqués, et toujours sous l'antérieure le point cellulaire est absent. Le triangle blanc submarginal sous l'aile postérieure est absent. 

 

Son aire de répartition ressemble beaucoup à celle de P. escheri qu'il côtoie généralement dans les mêmes biotopes, mais en plus réduit : Pyrénées, Causses, Cévennes, Provence, sud des Alpes, en évitant les basses plaines, et dans des milieux plus frais et herbeux où poussent les Vesces et Gesses qui nourissent ses chenilles. Il est peu abondant, je l'ai toujours vu en individus isolés.