Gomphus graslinii

Gomphus graslinii (Rambur, 1842) : le gomphe de Graslin

Cette espèce ressemble beaucoup à G. simillimis et G. pulchellus, il faudra être attentif pour l'identifier en particulier là où elle cohabite avec la première (et parfois également G. flavipes ! ). Le risque de condusion est toutefois limmité par la faible aire de répartition de l'espèce. En effet, en France G. graslini n'est présent significativement qu'en Touraine et dans une zone allant des Charentes à l'Herault, et plus ponctuellement dans le bassin aquitain et le Roussillon. Au-delà, ce gomphe n'est présent qua dans une partie de la péninsule ibérique. Cette aire limitée lui vaut un statut d'espèce vulnérable, et elle fait l'objet d'un plan national d'action. C'est une espèce de cours d'eau plutôt lent, petit à très grand. 

Le gomphe de Graslin a un abdomen qui porte des taches jaunes jusqu'à l'extrémité comme les autres espèces citées, mais il est plus trapu et plus marqué de noir que pour G. pulchellus, moins renflé que G. simillimis chez le mâle qui est jaune franc. Sur le thorax, deux bandes noires épaisses et presque jointives délimitent une bande antéhumérale fine. Les pattes sont noires avec une strie jaune. 

Jusqu'à présent, je n'ai vu et photographié qu'un seul individu, en Dordogne sur la Dronne. 

Gomphus vulgatissimus

Gomphus vulgatissimus (Linnaeus, 1758) : le gomphe commun

Ce gomphe est effectivement commun, mais pas partout : c'est plutôt une espèce nordique, qui dédaigne les basses plaines méridionales, ainsi que le grand ouest et l'extrème nord du pays. C'est aussi une espèce précoce et discrète à l'état adulte, ce qui n'aide pas à la localisation. J'ai l'habitude de la rencontrer tôt en saison (vers le mois de mai), au moment de l'émergence ou peu après quand les jeunes imagos s'éloignent de l'eau pour leur maturation.

C'est aussi le Gomphus le plus facile à identifier de notre faune. Il a un abdomen plutôt court et épais, et le mâle a un renflement très prononcé à l'extrémité qui lui donne une silhouette ressemblant à Leucorrhinia caudalis. Il y a des tâches claires sur le dessus des segments de l'abdomen, mais pas sur les derniers qui sont entièrement noirs ce qui le distingue aisément des autres espèces. Mâle et femelle ont une couleur de fond jaune à l'émergence, mais le mâle vire au vert clair avec l'âge. Les pattes sont noires.

C'est une espèce qui affectionne les cours d'eau, moyennement à faiblement courants, voire les plans d'eau bien oxygénés.