Coenonympha gardetta

Coenonympha gardetta (Prunner, 1798): le Satyrion, le Procris alpin 

Ce petit papillon est inféodé aux pelouses subalpines et alpines, dans les Alpes, le sud du Jura et le nord du Massif Central. Très répandu dans les Alpes, on le reconnaît facilement à la série d'ocelles noirs pupillés de blanc disposés en arc très régulier, le long d'une bande blanche également de largeur régulière. 

Dans le sud des Alpes, il existe des populations aux caractères intermédiaires entre les 3 Coenonympha présents (gardetta, arcania et darwiniana) qui rendent l'identification parfois complexe. 

Coenonympha dorus

Coenonympha dorus (Esper, 1782) : le Fadet des garrigues 

Comme son nom l'indique, ce très joli papillon fréquente les zones pierreuses et buissoneuses de la région méditerranéene, d'où il remonte sur les versants bien exposés des reliefs avoisinants (Corbières, Larzac, est des Pyrénées, Préalpes, Cévennes...). En Corse il est remplacé par une espèce proche (C. corinna). Il est également présent dans la péninsule ibérique.  

Comme tous les Coenonympha, il ferme systématiquement les ailes une fois posé. On peut alors observer le verso des postérieures qui porte une série d'ocelles noirs, pupillés de blanc et cerclés de jaune, disposés en ligne ondulante accolée au côté externe d'une bande blanc-crème. Seul le dernier ocelle en haut est du coté interne de cette bande. Sur les causses du sud du Massif Central, la sous-espèce microphtalma présente des ocelles réduits. 

Coenonympha pamphilus

Coenonympha pamphilus (Linnaeus, 1758) : le Procris, le Fadet commun 

Il s'agit là d'une des espèces de rhopalocère les plus répandues de notre faune avec l'azuré commun Polyommatus icarus. Sa chenille consomme des graminées dont certaines espèces très répandues, et on peut le rencontrer y compris dans des milieux anthropisés, dans toute la France, du littoral jusqu'en moyenne montagne. Il affectionne les milieux ouverts, prairies, pelouses, bords de chemins ou broussailles clairsemées, mais pas les forêts.

S'il est répandu, le Procris est également discret. Petit et peu coloré, souvent posé, il peut passer inaperçu. A terre il a systématiquement les ailes fermées comme tous les Coenonympha. Le verso des postérieures est gris-brun clair, assez uniforme, avec une petite bande claire de largeur irrégulière entre le centre de l'aile et la côte. Dans le Sud on rencontre des individus aux couleurs plus contrastées, qui ont en plus une série plus ou moins complète de petits points noirs submarginaux. 

Dans les marais alcalins du nord-est il peut être confondu avec le très rare Fadet des tourbières, C. tullia, et à haute altitude dans les Alpes avec la forme bertolis du Fadet de la mélique C. glycerion qui n'a pas d'ocelles contrairement aux individus que l'on peut rencontrer ailleurs en compagnie du Procris. 

Coenonympha oedippus

Coenonympha oedippus (Fabricius, 1787) : l'Oedipe, le fadet des laîches

Dans le genre Coenonympha, cette espèce est un peu plus répandue que C. hero mais reste quand même une grande rareté, ce qui lui vaut également un statut de protection nationale. Les deux fréquentent les zones humides, marges de marais, allées forestières fraîches... ce qui n'est pas étranger à l'évolution défavorable de leurs populations. 
Le nom vernaculaire de ce papillon est trompeur. Certes, les laîches (plantes du genre Carex) sont typiques des zones humides qu'il affectionne, néanmoins il n'y est pas diectement inféodé et la chenille consomme principalement de la molinie (Molinia coerulea, Poaceae), accessoirement du choin noirâtre (Schoenus nigricans, Cyperaceae). 
 
Si on a la chance de rencontrer ce papillon, il est assez facile à identifier. Il faudra toutefois être attentif à ne pas le confondre avec le Tristan (Aphantopus hyperantus), qui est très répandu. Il s'en distingue par des ocelles plus grands, plus nombreux, alignés pratiquement en ligne droite, sous l'aile antérieure et postérieure. Il y a également une fine ligne submarginale argentée, mais qui n'est pas toujours bien visible sur les individus usés, et les ocelles sont soulignés, coté intérieur, par une bande claire. 

En France le bastion de cette espèce est en Aquitaine, dans les allées et marais de la forêt des Landes. Il y a un autre petit noyau de population en Savoie où j'ai eu la chance de le rencontrer.